Expositions et résidences
Thomas Sabourin, « Espace partagé »
Exposition du 19 septembre au 17 octobre 2009
Le travail de Thomas Sabourin se nourrit de l’attention portée aux choses qui l’entourent, à la relation intime que leur sens et leur valeur (qu’elle soit ustensile ou affective) entretiennent avec leur forme.
Il y a quelques années, il a ainsi utilisé des cartes géographiques comme matière première. Ce que ces cartes représentaient pour lui, c’était une transgression : la transgression du repère habituel que nous établissons entre les formes « naturelles » et les formes « artificielles ».
On s’habitue à opposer la forme d’une autoroute à celle d’une rivière, la forme d’un caillou à celle d’un meuble. En fait, vu d’assez loin, les routes se révèlent adopter la forme des vallées, les villes celles des rochers et des cours d’eau.
Ainsi, en vivant nous produisons des formes à partir d’autres formes, la vie pourrait presque se définir par ce flux ininterrompu de formes au sujet desquelles, il faut toujours un certain recul pour les apprécier. Avec ce recul, les catégories usuelles, comme celles de « naturel » et « artificiel », ou « mort » et « vivant », « forme » et « matière », s’estompent. C’est ce recul que je recherche dans mon travail.
Cette attention portée aux formes, ce recul pris pour les reconsidérer, rapprochent quelques peu son activité de celle du « naturaliste », à cela près qu’il n’a pas pour dessein le savoir, mais l’expérience qui précède le savoir et éventuellement le motive, une expérience qui serait la matière première du savoir. Ce type d’activité semble naturellement le conduire à une rencontre avec le monde des sciences. C’est un premier pas vers cette conversation avec le regard scientifique qu’il propose à la Maison Salvan en y proposant, comme point de départ de l’échange certains de ses travaux et de ses projets. Cette exposition est à entrevoir comme le préambule d’une « inclusion » longue d’un artiste dans le projet Art & Science de la ville de Labège. Elle est un contexte permettant de nouer des relations avec des scientifiques, de cheminer sur de nouveaux itinéraires, d’entreprendre de nouveaux processus…
Des questions exploratoires pour engager un débat… :
Quel modèle d’occupation d’un lieu peut induire l’estran en sa temporalité particulière ?
Qu’est-ce qu’une région selon un critère purement visuel et dans quelle mesure l’identité d’un lieu tient-elle à son aspect ?
Comment peut-on modifier notre sentiment du monde ambiant et nos rapports avec les autres occupants d’un lieu par une atteinte à l’affichage publicitaire ?