Temps forts
« Paysages mutants », Johana Beaussart, Elsa Brès, Anaïs-Tohé Commaret
Dimanche 1er décembre à 16 h 45
En partenariat avec le Cinéma Le Cratère.
Dans le cadre des 27èmes Rencontres À propos d’Elle(s) – en écho à l’exposition en cours à la Maison Salvan « Sémillance des limbes ».
Un parcours en bus organisé par le réseau Pinkpong permet de découvrir l’exposition à la Maison Salvan, de se rendre aux propositions de la Fabrique et du Castelet, puis de terminer au cinéma le Cratère (1er décembre, à partir de 13 h ; renseignements et inscriptions : parcours@pinkpong.fr).
Qu’il s’agisse du delta du Mississipi, d’une banlieue parisienne déliquescente ou encore d’un territoire fictionnel, voici rassemblées quatre propositions offrant des navigations sensibles dans des contrées incertaines et mouvantes.
Elsa Brès
SWEAT
2021
30 minutes
Produit par Parkadia films
Les premières tentatives de cartographier le delta du Mississippi remontent au début du 18e siècle. Milieu incontrôlable, fragile et mouvant en soi, il est depuis constamment transformé pour l’exploitation de ses ressources. Navigant entre les temps et les espaces, Sweat nous immerge progressivement entre les lignes des cartes, dans la part insubordonnée et fluctuante de ce territoire, en compagnie d’êtres vivants qui le peuplent.
Elsa Brès est née en 1985 et vit à Bréau, dans les Cévennes. Elle est diplômée du Fresnoy – studio national d’arts contemporains en 2017 et de l’école d’architecture de Paris-Belleville en 2012 – où elle a enseigné la théorie de l’architecture et du paysage. Ses films et installations s’attachent à des forces de résistance dans les paysages contemporains, et mêlent recherches, récits et expérimentations. Ses projets sont ancrés dans des temps longs et dans des territoires auxquels elle est liée, dans une démarche de plus en plus ouverte aux collaborations. Elle développe actuellement un nouveau film dans la région rurale française où elle vit, qui traite des sangliers comme alliés de luttes : Les Sanglières.
Ses expositions et projections récentes incluent : FID Marseille (2020, 2016), transmediale (2022, 2021), Vdrome (2022), Cincinnati Contemporary art center (2022), MO.CO Panacée (2021), Manifesta 13 (2021), CRAC Occitanie (2020), LOOP Barcelona (2017), Palais de Tokyo (2017), Tënk (2021), Hong-Kong University (2021), Haus der Kulturen der Welt Anthropocene curriculum (2019).
Ses films sont produits au sein des collectifs de production Parkadia films et Elinka films.
Anais-Tohé Commaret
8
2022
21 minutes
Produit par Le Fresnoy – Studio national des arts contemporains
« 8 » raconte une enfant qui essaie d’apprendre à rêver dans un monde somnolent. Une réalité lente où même les fantasmes sont épuisés. Argent, célébrité, réussite – ça donne envie mais la flemme. Le destin mou de Fatime, 7 ans, et Emma, 14 ans, se croisent comme les branches du chiffre 8. Ils suintent en salive ou se tendent en lasers. Impossibles à attraper mais ils scintillent, ils attirent, une ligne de mire qui s’échappe à l’infini. Alors il faut peut-être basculer vers la fiction, aiguiser son script, avec une méthode de songe hyperréaliste qui s’apprend sur internet (le Shifting) pour se donner un peu d’espoir. Comme si c’était possible, comme manger de la lumière.
Disparaitre – épisode 1
2021
3 mn 2021
Distribution : Extramentale (plateforme de programmation, fondée par Julia Marchand)
Cette courte vidéo porte sur Alex, une jeune personne d’Ivry. Elle aborde les ambiguïtés du rapport à l’avenir, entre indifférence, ambition démesurée et volonté de disparaître. Alex est comme une étoile qui pourrait vouloir filer ou pas…
D’origine franco-chilienne, Anaïs-Tohé Commaret explore les potentialités sensorielles du médium filmique et son travail se définit par un va et vient entre la fiction et le documentaire. Elle mettra cela a profit lors de ses études aux Beaux-arts de Paris dans l’atelier de Clément Cogitore. Elle entre ensuite au Fresnoy – Studio national des arts contemporains ou elle étudie avec Ben Russell. Elle rencontre Nicolas Jardin, jeune chef opérateur, et ensemble ils créent des images percutantes les poussant au grand prix art vidéo au Festival Coté-Court en 2020. Anais-Tohé Commaret remporte le prix coup de cœur du jury décerné par le Mac Val, Le Palais de Tokyo et Lafayette anticipation au Salon d’arts contemporain de Montrouge en juin 2022. Son univers vaporeux et fantasmagorique provient d’une fascination pour les personnages qu’elle définit comme des anti-héros/des fantômes qui sont des êtres qui errent entres les intervalles, cherchant un endroit où se sentir bien.
Johana Beaussart
Kolokoksta
38 mn
« Kolokoksta » raconte une traversée interstellaire, un voyage au cœur de paysages fictifs, dans lesquels errent et vagabondent diverses créatures. Sous ses traits de Space Opera, ou Space Fantasy, cette odyssée, à la croisée de la musique et du cinéma pour l’oreille, donne à entendre la naissance de mondes potentiels et/ou les vestiges de ces derniers, déjà désuets et abandonnés. Mêlant sound design, bruitages, langues imaginaires, chants lyriques et musique électronique, cet objet conçu comme un film sonore sans images, a été au départ, pensé pour le dispositif d’une salle de cinéma (spatialisé en 5.1). Il fut édité, dans un deuxième temps, en version vinyle.
Artiste sonore, vocaliste et compositrice, Johana Beaussart produit une musique narrative, explorant notamment à travers les registres de la voix et de l’oralité des façons de produire du récit autant intime qu’issu d’une mémoire collective. Son intérêt pour les univers du doublage, du bruitage et des bandes sons de films l’ont amené à développer un travail vocal jouant sur des notions d’illusions et d’imitations.
Cinéma Le Cratère : 95 grande rue Saint-Michel à Toulouse.
Entrée de 4 euros au Cratère.