Performances
Lucie Laricq / DDigt
Samedi 15 décembre 2018
Dans le cadre de l’exposition de DDigt, Responsabilité limitée.
Parallèlement à mon espace plastique, je développe une réflexion sur l’instrument de musique comme contexte, particulièrement à partir de ma collaboration début 2000 avec Tom Johnson autour de son instrument/composition Galileo – aujourd’hui propriété de Pierre Berthet – alors que j’avais moi-même commencé à faire jouer des machines seules.
Avec le cycle Dans les cordes, j’ouvre une enquête recombinant le violon en un instrument qui écrit sa propre musique, à travers différents protocoles exclusifs d’accordage/désaccordage des cordes que l’instrumentiste, partant de la configuration classique de l’instrument, puis désorienté dès les premières mesures, n’aura de cesse d’observer scrupuleusement faute de pouvoir les mener à leurs termes.
Ce samedi 15 décembre 2018, invitée dans le cadre de mon exposition à la Maison Salvan, la violoniste de formation classique Lucie Laricq, rompue aux expérimentations musicales et/ou scéniques multiples, s’installe sous la poutre de l’ancienne chambre de la maison – là où ça craque, menace et rappelle cependant une certaine permanence de la structure aussi bien que la réhabilitation du lieu en centre d’art – et vêtue de son tee-shirt Responsabilité limitée s’empare de la partition N° 7 du cycle, s’aidant tantôt d’un diapason ou de sa voix.
« En jouant je me demande ce que je joue et suis sans cesse appelée dans des directions contradictoires : est-ce que je dois jouer cette partition comme une musique ? » avant de conclure
« C’est très réjouissant, je pourrais jouer ce morceau sans m’arrêter… ».
DDigt, janvier 2019
Avec l’aimable autorisation de Lucie pour la retranscription de mémoire de ses propos.