Expositions et résidences
« Tsiganes autour de l’internement »
Exposition du 18 au 25 septembre 2010
Légère entorse à la règle de son projet, la Maison Salvan décale ses propositions pour présenter une exposition à caractère anthropologique et historique centrée sur les populations tsiganes aux prises avec la mécanique génocidaire du XXe siècle. Celle-ci est envisagée avec Emmanuelle Stitou, anthropologue, et Nicolo’ Revelli-Beaumont, reporter photographe.
2010, année de commémoration de l’internement des Tsiganes de France au cours de la Seconde Guerre mondiale…, 2010, réactivation et excès des discours essentialistes…, l’exposition ainsi que la conférence associée permettent en particulier de re-situer ces évènements au regard de schémas de pensées à l’œuvre depuis au moins le XIXe siècle.
L’exposition présente les photographies de :
Nicolo’ Reveli-Beaumont
« Fête des Saints Cosimo et Damiano », 15 tirages 60 x 90 cm. Primé au Scoop, festival international de journalisme d’Angers.
Du 26 au 27 septembre, se déroule chaque année la fête des Saints Cosimo et Damiano à Riace, un petit village côtier en Calabre, à l’extrème sud de l’Italie, réunissant population locale et gitans de confession catholique. La dévotion pour les Saints le médecin Cosma serait plus puissant que son frère Damiano, simple pharmacien est renforcée par la croyance dans la figure du béat Zeffirino, un martyr gitan tué alors qu’il protégeait un prètre et dont un ex voto, conservé dans le sanctuaire du village, rappelle l’événement. Encore plus qu’une croyance commune, qu’un rite partagé, c’est la musique et la danse la Tarantella qui créent un lien corporel, sensible entre la population locale et les gitans.
Nicolo’ Revelli-Beaumont, né à Rome en 1983 et actuellement reporter photographe collaborant depuis 2 ans avec l’agence SIPA PRESS à Paris, a été amené à réaliser le reportage sur la fête des Saint Cosimo et Damiano a l’occasion d’un travail de documentation ethnographique pour l’université de Cosenza, dans le sud de l’Italie. Ce reportage a été primé par une mention spéciale du jury au Scoop, festival international de journalisme d’Angers, dans la catégorie jeune reporter.
La collection personnelle d’Emmanuelle Stitou
« Le soldat et la bohémienne : quand les militaires de la Wehrmacht photographiaient les Tsiganes de l’Est, 1940-1945 », diaporama photo.
Ces photographies montrent des hommes, des femmes, des enfants immortalisés par des soldats traversant les pays de l’Est, soucieux de rapporter un souvenir exotique de leur aventure militaire. Fragments de vies, gestes quotidiens pris sur le vif, rencontres de deux mondes au cœur de la guerre, autant de témoignages ethnographiques et historiques sur lesquels plane l’ombre tragique du génocide.
Emmanuelle Stitou étudie depuis une dizaine d’années les populations tsiganes de Toulouse. Doctorante en anthropologie au Centre d’anthropologie sociale, elle poursuit une thèse sur la vie des femmes manouches et gitanes de l’agglomération. Son intérêt se manifeste également au travers de son implication au CCPS – Comité de coordination pour la promotion et en Solidarité des communautés en difficulté : migrants et Tsiganes – et au Collectif Solidarité Roms de Toulouse.
Repères bibliographiques
Asséo Henriette, Les Tsiganes, une destinée européenne, Paris, Gallimard, 1994, réimpression 2001 et 2003.
Auzias Claire, Samudaripen, L’esprit frappeur, 2000.
Filhol, Emmanuel, Hubert, Marie-Christine, Les Tsiganes en France : un sort à part, 1939-1946 , éditions Perrin, octobre 2009.
Fonseca Isabel, Enterrez moi debout, L’Odyssée des Tziganes, Latitudes, Albin Michel, 2003.
Liégeois Jean-Pierre, Roms et Tsiganes, Éd. La Découverte, coll. Repères n° 530, Paris, Mars 2009.
Robert Christophe, Éternels étrangers de l’intérieur, éditions Desclée de Brouwer, 2007.
Williams Patrick, Nous on n’en parle pas, les vivants et les morts chez les Manouches, éditions de la MSH, 2001.
Sous la direction d’Alain Reyniers, la revue Études Tsiganes.
Documentaire
Raphael Pillosio, Des français sans histoire, 2009, 84 minutes, une co-production l’atelier documentaire 24 images.