Expositions et résidences
Mathias Poisson, Thierry Lafollie, « Topos »
Exposition du 21 novembre au 22 décembre 2012
Vernissage le 17 novembre 2012 à partir de 15 h
En collaboration avec Thierry Lafollie.
En partenariat avec la Fondation espace écureuil pour l’art contemporain.
L’exposition « Topos » intègre la programmation de Graphéine, quatrième saison du dessin contemporain organisée par le réseau Pinkpong.
Mathias Poisson et Thierry Lafollie proposent une installation tactile, sonore et graphique de leurs explorations pédestres des abords du canal du midi entre Toulouse et Labège.
Leurs recherches artistiques se laissent influencer par la rencontre avec un groupe de jeunes déficients visuels de l’IJA et un groupe d’étudiants américains du Dikinson en France.
« Topos » est une expérience d’égarement au bord d’un chemin clair : le canal.
« Je suis allé du canal. Je suis venu de retour au canal. J’ai marché avec de l’eau presque immobile. Sur la piste, il y avait des coureurs fluorescents, des arbres avec des scies dessus, des campus de désert, des usines de l’espace, des camps de Roms enfoncés dans la forêt de pylônes. Il y avait les voitures lourdes autour, dessus, partout, les tubes de gaz qui sifflaient, les rapaces à cause de leur peur criaient de la nuit. Quand les portes étaient ouvertes, je suis venu, j’ai vu les responsables avec des yeux étonnés et leurs employés m’ont portés au coeur des bâtiments de spirale. Thierry est venu me rejoindre pour mieux qu’on s’égare avec les vibrations, avec les mains. Nous avons rencontré des jeunes aveugles et des américains parce qu’ils sont là aussi, comme nous, un peu au bord du canal. Nous avons marché, nous nous sommes perdus au bord à force de chercher ce qu’on cherche. »
Il observe les contextes et les usages en vigueur sur le terrain. Il arpente les zones, cherche les chemins et les échappatoires. Sa démarche est une dérive qui accumule et laisse filer les rencontres pour cueillir et dessiner quelques vibrations sensibles dans le champ du réel commun.
Thierry Lafollie est compositeur.
Les micros sont ses instruments de musique. Il se glisse dans les situations pour faire apparaître ce qui vibre, ce qui frotte, ce qui grince. Il fait juste remonter ce qui est là et qui ne se voyait pas tout à fait. Il traduit le paysage dans le langage de l’oreille interne, à coup de lignes de fuite.