Expositions et résidences
Françoise Pétrovitch, « Étant donné un mur »
Exposition du 19 novembre au 20 décembre 2014
Vernissage samedi 15 novembre à 16 h 30.
Dans le cadre du festival Graphéine – festival Pinkpong dédié aux pratiques graphiques.
En partenariat avec la PAM (Plateforme d’Art de Muret) qui sur la même période, avec le projet Studiolo, présente des livres d’artistes de Françoise Pétrovitch.
Françoise Pétrovitch est représentée par la galerie Semiose.
Ce sont des histoires longues qui durent quelques images
Françoise Pétrovitch est née en 1964. Elle vit et travaille à Cachan et enseigne à l’école supérieure Estienne, dédiée aux arts graphiques. Dans sa pratique artistique, elle mobilise un ensemble de médiums, le dessin pour lequel elle est très identifiée mais aussi le mural, la peinture, la gravure, la sculpture, la vidéo, le livre d’artiste (1). Elle aime par-dessus tout ne pas figer sa démarche autour d’un savoir faire. Elle est sensible à la tentative, au fait d’opérer des glissements de motif afin de les utiliser selon de nouvelles approches techniques et ouvrir le champ à l’inédit. Bref, elle cherche à faire avancer sa démarche artistique en tant qu’un ensemble solidaire, riche et complémentaire, comme une nouvelle branche d’arbre qui advient et qui porte déjà en elle de multiples ramifications.
C’est ce dont témoigne la récente monographie qui lui est consacrée (2) et ce qui est également évident au travers de l’exposition proposée à la Maison Salvan. Trois registres de son œuvre sont ici mobilisés, le dessin au lavis, le mural et la vidéo. Mais plutôt que de vouloir catégoriser ce travail, mieux vaut-il proposer l’idée selon laquelle une colonne vertébrale traverse les différentes pièces associées, que l’exposition est à appréhender comme une totalité, une installation, et que le spectateur est invité à une immersion transversale dans l’univers de l’artiste.
Le titre, de ce petit texte, cherche à souligner un hiatus lié à la réception des œuvres de Françoise Pétrovitch. En effet, elle figure, en particulier, des individus (souvent jeunes), des animaux et parfois des objets, mais ces motifs ne cherchent pas à imposer un récit. L’artiste ne se situe précisément jamais dans le registre de l’illustration mais, au contraire, dans la fonction autonome de l’image. Formellement, elle fait se confronter des zones diffuses – à travers le recours au lavis par exemple ou bien en laissant des parties d’images en réserve de papier – à des éléments très précis qui fixent la rétine du spectateur.
Une atmosphère particulière se dégage de l’ensemble, des vibrations indistinctes sont là, un trouble indicible peut naître. Puis le regard va s’arrêter sur un détail et aviver les émotions du visiteur. C’est « loin » dans ce visiteur que les œuvres de Françoise Pétrovitch vont agir en infiltrant son fil narratif fait de conscient et d’inconscient. Et ainsi, les mots peuvent lui manquer car ils se retrouvent situé dans des contrées intimes reculées. L’adulte est un enfant toute sa vie devenant.
Pour donner au visiteur des repères contextualisés au sujet de cette exposition, il est surtout nécessaire de préciser que le travail découle d’une résidence. Étant donné sa présence dans le lieu (3), Françoise Pétrovitch a décidé d’utiliser les caractéristiques spatiales et historiques de la Maison Salvan et de déployer des dessins muraux en dialoguant avec les volumes ainsi qu’en travaillant les rapports d’échelle au travers de réalisations parfois très grandes ou, au contraire, précisément discrètes.
Ces dessins composent une totalité qui invite le public à s’immerger dans une géographie où des personnages, à la gestuelle souvent domestique, sont (peut-être) des réminiscences, des apparitions.
Ouverte par un seul dessin sur papier, elle est d’une certaine façon close par la vidéo intitulée Entrée libre (4), réalisée avec Hervé Plumet et construite par des images filmées et non par des dessins « manipulés », « animés ». Celle-ci se présente comme une fenêtre ouverte sur la diversité et la richesse du travail de l’artiste mais, peut-être aussi comme une mise en abyme du projet de dessins muraux développé en dialogue avec le lieu.
1. Françoise Pétrovitch présente actuellement certains de ses livres à la Plateforme d’Art de Muret
2. Françoise Pétrovitch, 2014, Sémiose éditions.
3. Le titre de l’exposition, Étant donné un mur, est un emprunt à Jean Tardieu.
4. D’une durée de 8’43, elle s’est construite en résidence à Thouars à l’invitation du centre d’art La chapelle Jeanne d’Arc.
Visuel : résidence de Françoise Pétrovitch à la Maison Salvan, août 2014. Hervé Plumet.
Voir aussi
Les rendez-vous de l’exposition
– Mercredi 12 novembre à 20 h 30, Médiathèque de Labège : Françoise Pétrovitch et le livre d’artiste. Rencontre-conférence avec Françoise Pétrovitch et Jérôme Dupeyrat (historien de l’art, critique et enseignant).
– Samedi 15 novembre à 18 h 30 : performance (danse) par Lise Romagny.
– Samedis 22 novembre et 13 décembre à 18 h : visites accompagnées de l’exposition.
– Mardi 9 décembre à 19 h : Un regard sur l’art, adossé à l’exposition. Rencontre-conférence par Marion Viollet (docteure en arts plastiques et médiatrice).
– Tous les mercredis de l’exposition de 16 h à 17 h : visites-ateliers-goûters parents-enfants (6-12 ans).
Autour de l’exposition
Des médiations de l’exposition « Étant donné un mur »
« Croisons les regards sur l’exposition », avec Marion Viollet : Suintant des murs blancs, des fissures.
Françoise Pétrovitch, « Solution de continuité », édition.